Dramathérapie
La pratique de la dramathérapie suppose une rencontre entre les individus, qui a lieu dans un « espace fictif » qui empruntant, la plupart du temps, les codes du jeu dramatique et de l’imaginaire. Cet « espace fictif » ouvre un « espace transitionnel » dont le patient va pouvoir se saisir pour communiquer et exprimer, d’une manière symbolique et métaphorique, la complexité de sa vie affective et psychique. Ainsi, il la rend partageable et sors d’un isolement et d’un enfermement générateur de souffrance, qui l’a souvent mené à se désintéresser de la vie en communauté. Le jeu libre, désintéressé, ludique et spontané est l’un des éléments fondamentaux de cette pratique. Il permet d’aborder avec légèreté un sujet sérieux, et par conséquent de dédramatiser la situation en prenant la bonne distance envers elle. Cette pratique a pour objectif d’amener le patient à prendre une part active dans son soin psychique, car il va devoir s’investir et s’impliquer corps et esprit. Enfin, la mise en scène et la représentation de soi, exige un effort d’authenticité et de justesse afin de s’approcher de soi-même, effort considérable pour des personnes qui ont souvent perdu le contact avec eux-mêmes. Il est important de retenir que la pratique de la thérapeute a vocation à s’adapter à
chaque groupe et si possible à chaque personne, ainsi elle ne peut présenter un fonctionnement protocolaire qui se déroulerait toujours d’une manière identique. La dramathérapie permet le développement de compétences internes : créativité, apprentissage, repérer ses modes de fonctionnement, prendre du recul avec ses émotions, mieux comprendre ses émotions, développer la confiance en soi et l’estime de soi, retrouver du plaisir par le jeu et le partage, percevoir ses mouvements conflictuels internes en les mettant en scène, développer la spontanéité et la flexibilité psychique. Investir son corps et ses émotions, retrouver une place centrale dans sa vie. La dramathérapie permet également le développement de compétences externes : Trouver la bonne distance relationnelle, apprendre à communiquer, apprendre à s’exprimer, appréhender le regard de l’autre sereinement, s’impliquer, se mettre en mouvement, agir pour soi, apprendre de nouveaux types de coping grâce aux autres, (re)découvrir la solidarité et le soutien du collectif, sortir de l’isolement et de l’enfermement mental, s’ouvrir aux autres, sortir de ses propres tabous.